vendredi 18 février 2011

Trentemoult : l'immobilier, article dans l'Express.


Quand le marché nantais était encore calme et sans excès, le sud de la Loire et ses petites maisons de tuiles étaient laissés pour compte. Face à la frénésie de ces dernières années, ces communes «à la traîne» ont vu exploser la demande puis les prix. Une fois révélées, Rezé, Vertou ou Saint-Sébastien sont devenues les destinations des travailleurs nantais et des budgets moyens désireux d'acquérir une maison individuelle. Un phénomène qui fera bientôt partie du passé.
Aujourd'hui, si les prix restent légèrement inférieurs, le sud a rattrapé le nord. «La plupart de nos clients recherchent des biens situés entre 180 000 et 200 000 €, mais il est difficile de trouver au-dessous de 200 000 €», constate Dominique Demont, de l'agence TO2i.
A 15 kilomètres de Nantes, inconnue dix ans plus tôt, la petite commune rurale des Sorinières a changé de visage. Proche du bourg, une très belle maison de 105 m2, avec un terrain de 700 m2, est à vendre 230 000 €. Il y a seulement trois ans, elle serait partie pour 200 000 €! «Le prix du foncier atteint des niveaux déraisonnables», insiste Olivier Le Guen, de l'agence Abscisse immobilier.
Même constat du côté de Rezé. Si, par chance, un terrain de 700 m2 est dégagé, il faut compter entre 150 000 et 170 000 €. Soit le même prix qu'au nord de la Loire. Ainsi, sur les bords de Sèvre, une maison de 125 m2 a été cédée pour 500 000 €. «Son terrain de 1 200 m2 divisibles promet une bonne plus-value à son propriétaire», précise Dominique Demont. Les promoteurs suivent le mouvement et n'hésitent plus à détruire de vieilles demeures pour augmenter le nombre de mètres carrés. A Saint-Sébastien déjà saturé, les quelques programmes neufs générés par la nouvelle ligne de tramway vont tourner autour de 3 000 € le mètre carré.
Si les prix dans le neuf, déjà très élevés, restent stables, ils tirent l'ancien vers le haut. A Rezé, alors qu'un T 3 neuf vaut entre 190 000 et 230 000 €, le même produit dans l'ancien peut monter jusqu'à 180 000 €, selon l'emplacement. «Rezé n'a pas de centre-ville, c'est surtout un conglomérat de quartiers plus ou moins recherchés», analyse Dominique Demont. Dans le secteur prisé de Saint-Paul, une maison classique de 1975 avec 3 chambres et un petit jardin de 200 m2 s'est vendue 295 000 €, précise-t-il.
Des biens atypiques très recherchés
Autre exemple, un T 4 de 70 m2, nécessitant quelques travaux et proche des commerces, qui vaut 170 000 € dans le quartier réputé des Trois-Moulins, ne coûtera que 130 000 € dans le quartier du Château. Sur les bords de Loire, Trentemoult et Haute-Ile sont recherchés pour leurs biens atypiques. Les maisons de pêcheurs partent entre 170 000 et 220 000 €, et, pour une maison d'armateur du début du XXe siècle, il faut compter de 300 000 à 600 000 €.
Aux portes du vignoble, Vertou est devenue résidentielle et huppée. Seule contrainte, s'y installer exige d'être motorisé. Mais, à la Toussaint, le BusWay reliera Nantes à Vertou en vingt minutes. Malgré quelques possibilités d'appartements moins chers le long de la ligne de tramway, comme dans le quartier de Pont-Rousseau, à Rezé, le sud n'est plus un refuge pour des jeunes obligés parfois d'aller jusqu'en Vendée. Conséquence, Sainte-Pazanne et Blain se développent rapidement. A 40 kilomètres de Nantes.

L'Express




5 commentaires:

  1. Presque tous NANT(A) IS
    Par Aurélie Hottelart, Marie-Victoire Nivet, publié le 08/03/2007


    Nantes n'est plus un secret bien gardé. Chaque année, la sixième ville de France accueille de 8 000 à 10 000 nouveaux habitants. Un record! La mairie a répondu à cet essor phénoménal - la croissance démographique annuelle atteint 10% depuis 1996 - en créant le service Plus (Pôle de liaison usagers-services) pour accompagner les «nouveaux Nantais» dans leurs démarches administratives et leurs recherches de logement. «Nous fournissons le maximum d'informations afin de simplifier leur arrivée», explique Marie-Valérie Gley, responsable de Plus. En 2006, 5 150 familles ont bénéficié de ces services. Sans compter le rôle fédérateur du Printemps des voisins. Un relais passe des anciens aux nouveaux...
    Ainsi, Stéphanie de Tugny et Bénédicte Caron, originaires respectivement de Versailles et de Nancy, installées à Nantes il y a cinq ans, ont créé des «réunions d'accueil» au sein de leur quartier. «Nous répondons aux demandes, communiquons nos bonnes adresses, une liste de baby-sitters... Nantes est une grande métropole - 280 000 habitants - mais les Nantais ont su garder leur simplicité et leur convivialité, et nous essayons d'en faire autant.»
    Qui sont-ils, ces Nantais «pur beurre», comme les surnomme Stéphane Pajot, journaliste et écrivain (il a consacré 8 ouvrages à la ville). «Il y a des pauvres et des riches, des notables et des précaires, des classes moyennes et des premières classes, des marins et des marrants, note-t-il. Et encore des Algériens et des Portugais, des Polonais et des Espagnols, des Italiens et des Suisses, des Bretons et des Vendéens, des Parisiens et des Parisiennes fâchés avec le métro, des amateurs de muscadet et des descendants d'armateurs qui pratiquèrent la traite négrière...» Car, en un siècle, Nantes a déjà vécu plusieurs vies. La cité des ducs - jadis haut lieu du commerce triangulaire - a connu sa première délocalisation majeure en 1920, lorsque la Société de construction des Batignolles s'est installée sur les bords de Loire, apportant 3 500 emplois aux Nantais, mais aussi à une population venue de Tchécoslovaquie, de Pologne ou d'Allemagne, vite adoptée par la cité.
    Plus récemment, les années 1990 ont marqué un tournant, lorsque La Poste, Cegetel, puis la SNCF ont transféré leurs directions nationales ou régionales à Nantes, attirant du sang neuf, des familles conquises par la douceur de vivre - les trois quarts du service informatique de la SNCF ont choisi d'être délocalisés à Nantes plutôt qu'à Rennes ou à Bordeaux. Aucune restructuration à l'horizon... Un taux de chômage contenu à 8,2% ... Nantes grandit. Nantes s'étire. Nantes respire à pleins poumons. La Charte de développement et d'amélioration de l'agglomération nantaise, rédigée en 2001 par l'agence d'urbanisme Auran, conforte l'objectif de préserver l'environnement «vert et bleu» en maîtrisant le développement urbain ou encore en privilégiant les transports collectifs. Nantes a été la première ville a réintroduire le tramway en 1985 et compte aujourd'hui le plus grand réseau de l'Hexagone. L'usage de la voiture a chuté - fait exceptionnel en France. Bref, la qualité de vie est le mot qui caractérise le plus Nantes. «On apprend même à aimer la pluie, assure Germaine, 80 ans. D'ailleurs, comme le dit un proverbe d'ici: "Quand il pleut, tous les Nantais sont de sortie".»

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  2. Du coup, de jeunes cadres ont choisi le pari de «l'exil» et de la Loire. En 2004, on recensait 2 000 créations d'entreprises, principalement dans le domaine scientifique. «La situation géographique est idéale, proche du littoral, proche de Paris, assure Claire Jouët, ancienne Parisienne qui a implanté sa société de communication à domicile (voir son portrait page 12). C'est un carrefour qui permet une grande ouverture autant sur le plan privé que professionnel.» De zéro association ou presque, Nantes a fait un bond spectaculaire: 3 000 associations offrent l'opportunité de s'investir dans un projet sportif, culturel ou social, comme les Foulées nantaises (athlétisme), Nantes Renaissance (valorisation du patrimoine) ou Zéphir (accès des personnes handicapées aux loisirs). Le LU, la Folle Journée, le Zénith drainent les foules. Car Nantes est jeune. De plus en plus jeune. 37% de la population ont entre 20 et 39 ans - la moyenne nationale tourne autour de 28,1%. Et à la rentrée dernière, 50 000 étudiants déferlaient sur les universités et les huit écoles prestigieuses de la ville - Polytechnique, Centrale, Ecole des mines, Audencia... les six écoles professionnelles reconnues - Sciences com', Ecole de la marine marchande, école de design... Nantes est la deuxième ville de France en termes d'étudiants.


    Tanguy, 22 ans, étudiant en communication, a quitté Brest pour Nantes. «C'est la ville des compromis: il y a toujours quelque chose à faire, avance-t-il. On sort dans le quartier Graslin, on dîne à Bouffay, on fait ses courses rue du Calvaire... La ligne 2 du tram n'a pas de secrets pour nous, et, dès la tombée de la nuit, le centre-ville nous appartient...» Nantes, on la quitte à 20 ans, mais on y revient vite. Charlotte a fait ses études dans la capitale. «A Paris, je voyais gris. A Nantes, la vie est bleue, assure-t-elle. Nantes, c'est Trentemoult, le conteur Mouch qui déclame sur les légumes dans les bars, les cours de tricot dans les bistrots... Les Nantais n'hésitent pas à réaliser leurs idées.»
    Etudiants, bobos, couples à la recherche de nouvelles perspectives de carrière, retraités... Nantais de souche et Nantais d'adoption cohabitent et contribuent au dynamisme de la cité. Les prix flambent, certes: 2 574 euros le mètre carré dans l'ancien, 3 169 dans le neuf. Malgré une politique de développement visant à favoriser la mixité sociale au sein de la ville, la municipalité peine à freiner l'embourgeoisement de certains quartiers comme Trentemoult, ancien village de pêcheurs, fief des bobos. Le prix de l'immobilier varie alors considérablement du centre-ville à Trentemoult, de Saint-Donatien à Procé ou Saint-Pasquier... Ou encore à Rezé (45 000 habitants) ou à Mouais (318), la plus petite commune de Loire-Atlantique.


    L'identité de la ville s'est affirmée sans ostentation; sans modèle non plus. «Nantes, c'est les manifs qui font du bruit, les fêtards, les dessinateurs-catcheurs à moustache, les gens cool en général, récapitule Stéphane Pajot. C'est les Wampas quand ils jouent à l'Olympic, le noctambule Serclo quand il part en vrille, les kebabs, les cimetières Misécorde et Bouteillerie, les muscadets de Maurice Rousselière et de Nelly Marzelleau, les restos comme la Cigale, la tournée des grands ducs de Bretagne, partir de la ville en tortillard sur les traces de Jacques Tati, à Saint-Marc-sur-Mer, là où fut tourné Les Vacances de M. Hulot...» Nantes, c'est un hier qui se vit au futur. Nantes, c'est déjà demain.

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  3. Depuis l'été dernier, un nouveau mode de transport est venu agrémenter le paysage nantais: le Navibus. Désormais, les deux navettes fluviales - le Trentemoult sur la Loire et le Jules Verne sur l'Erdre - naviguent quotidiennement. Elles ne représentent pourtant que les esquisses d'un schéma de transport public fluvial, qui ne demande qu'à se développer. La volonté de multiplier les navettes fluviales vient en grande partie de la Semitan et de son président, Albert Mahé. Cette idée fait suite à deux constats. Tout d'abord, les navettes fluviales sont des services de transport public qui fonctionnent bien dans toutes les grandes villes maritimes européennes. En France, celles de Toulon, de Lorient, de Marseille ou de La Rochelle enregistrent des taux de fréquentation élevés. De plus, l'espace disponible pour les transports publics s'amenuise, les voiries nantaises sont saturées, alors que les voies navigables, elles, étaient négligées depuis 1958.
    En créant le Navibus, l'idée était donc d'explorer les possibilités de redéploiement de ces services déjà existants à Nantes. Cependant, si le projet fut soutenu par quelques élus, il rencontra un certain scepticisme quant à ses capacités de développement et il doit, encore aujourd'hui, faire ses preuves.
    En effet, si la navette sur la Loire, qui assure la liaison entre Trentemoult et la gare maritime de Nantes, rencontre, depuis son lancement, le 18 juin dernier, un franc succès, de nombreux aménagements sont encore à réaliser pour faire de cette navette un vrai service urbain. «On a de la marge, explique M. Boeswillwald, directeur adjoint de la Semitan, on n'a pas assez de fréquence aux heures de pointe, on devrait desservir plus tard le soir.»
    Le Trentemoult bénéficie en effet d'un vrai potentiel, car il représente une alternative au franchissement de la Loire. La Semitan travaille au renforcement de son attractivité en mettant en service un bus entre la zone d'activité de Trentemoult et l'embarcadère, et prévoit de combler les trous d'exploitation avec la construction d'un nouveau bateau.
    En revanche, la navette Jules Verne, mise en place sur l'Erdre l'été dernier, suscite bien des interrogations. Construite spécialement pour naviguer sur l'Erdre, elle n'a rien apporté de significatif sur cette ligne: faible fréquence, dessertes irrégulières, etc. La navette attire quelques passagers curieux et peu pressés, mais s'intègre difficilement au service de transport public. Cependant, avec la mise en place du tronçon gare sud - quartier Saint-Michel, les Nantais espèrent qu'elle remplira très prochainement sa fonction pour enfin passer du statut de «navette fantôme» à celui de réel service de transport urbain.

    L'Express

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  4. Loire Sud
    Le quartier a le vent en poupe
    Par Hoorman Chloé, publié le 04/09/2003

    La dimension exceptionnelle des terrains, le charme des promenades le long de la Sèvre nantaise et de la Loire, la convivialité des petits commerces: les nouveaux propriétaires ne manquent pas d'arguments pour expliquer leur choix. «Pourtant, le sud de la Loire a longtemps été boudé par les Nantais. La tendance ne s'est inversée qu'avec l'arrivée de personnes extérieures à la région», explique Patrick Renaud, directeur des agences Century 21 de Rezé et Saint-Sébastien-sur-Loire. «Aujourd'hui encore, c'est une des zones les moins chères de l'agglomération, mais les prix sont en train de rattraper ceux du nord.» En 2002, ils ont progressé au minimum de 10% et jusqu'à 16,7% à Vertou!
    A Basse-Goulaine, le petit Neuilly du sud de la Loire, les prix se sont envolés depuis longtemps: une maison de 6 pièces se vend en moyenne 226 800 euros. Et les biens à vendre sont rares car, quand on a le privilège d'habiter ici, on y reste! Il faut reconnaître que cette petite commune de 7 500 habitants est idéalement située en bord de Loire, à quelques minutes de la zone industrielle de Carquefou et à moins d'une heure de La Rochelle.
    La commune voisine de Vertou bénéficie des mêmes atouts, mais avec un éventail de prix plus large. Si les grandes maisons sont presque aussi chères qu'à Basse-Goulaine, on en trouve de plus petites pour un budget inférieur à 150 000 euros. Une maison de 97 m2 avec 2 chambres et un terrain de 500 m2 est ainsi partie à 145 400 euros et, dans le bourg, une maison de 79 m2 avec 3 chambres et une cour de 18 m2 s'est vendue 109 500 euros.
    Bordé par la Loire et la Sèvre nantaise, Saint-Sébastien-sur-Loire offre une large palette de logements, dont 30% d'appartements et beaucoup de petites maisons, idéales pour une première acquisition. Avec une moyenne de 138 200 euros par transaction, Saint-Sébastien-sur-Loire est l'une des communes les moins chères de l'agglomération: un pavillon de 80 m2 avec 520 m2 de terrain s'est par exemple vendu 152 600 euros. Les appartements sont moins bon marché et les prix se rapprochent de ceux du centre, avec une moyenne de 1 300 euros le mètre carré. Un 3-pièces de 51 m2 dans un immeuble de standing avec parking s'est même négocié 90 000 euros, soit 1 765 euros le mètre carré. Les acheteurs au budget plus modeste iront plutôt s'installer sur l'autre rive de la Sèvre nantaise.
    A Rezé, une ville très bien desservie par le tramway, les immeubles sont nombreux et il est possible de se loger à moindre coût dans l'ancien. Un 4-pièces de 71 m2 situé dans un immeuble construit par Le Corbusier en 1954 s'est ainsi négocié 75 800 euros, soit 1 070 eurosle mètre carré. La commune n'en abrite pas moins quelques coins charmants où on s'arrache les maisons à prix d'or. C'est le cas du petit port de Trentemoult, très pittoresque avec ses petites habitations de pêcheurs qui s'alignent le long des quais de la Loire. Une grande demeure de 164 m2 construite en 1848 avec 4 chambres et un terrain de 460 m2 s'y est vendue 387 000 euros.
    En s'éloignant un peu, vers Pont-Saint-Martin ou Saint-Aignan, on trouve également de très belles maisons. Réservées à une clientèle fortunée: à Pont-Saint-Martin, une grande maison de 216 m2 avec un terrain de 2 500 m2 et des prestations haut de gamme (piscine, arrosage automatique, portail électrique) a trouvé preneur à 528 000 euros.

    L'Express

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  5. Samedi matin je pars de Trentemoult par le navibus....tout est parfais SAUF pour le retour....1H d'attente pour rentrer chez moi ! les fanfaronnades victimes de leur succès , le super beau temps et la promenade en bateau.... Ce boat peaple du samedi !!!!
    Mais pourquoi il n'y avait qu'une seule navette ? pour arriver aux festivités. La prochaine fois je ne serais pas citoyenne et je prendrai ma voiture (10 mn pour rejoindre le centre ville contre plus d'1h pour rentrer chez moi en transport en commun ! ) Mesdames et Messieurs responsables et souvent bien payés, penser à nous.. et faites votre boulot correctement ! merci !

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